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Cours d’eau

Les cours d’eau sont définis par un écoulement gravitaire des eaux issues des précipitations. Leur débit varie annuellement entre périodes de crues et périodes d’étiage (niveau minimal) en fonction des conditions climatiques principalement. La morphologie des eaux courantes et leurs connexions aux milieux humides adjacents sont perpétuellement remaniés. La circulation d’eau entre cours d’eau et milieux humides permet le transfert d’éléments minéraux et organiques de l’amont vers l’aval des bassins versants, jusqu’aux zones côtières et estuaires.

En Nouvelle-Aquitaine, le réseau hydrographique des têtes de bassin est très développé et conditionne l’état des ressources en aval, en quantité et en qualité. Les secteurs amont des bassins versants (sources, ruisseaux…) constituent de ce fait un « capital hydrologique » pour le territoire régional, essentiel au bon fonctionnement du cycle de l’eau et des écosystèmes aquatiques. Beaucoup de grands cours d’eau de la région ont leur source en région Occitanie ou en Rhône-Alpes-Auvergne (la Dordogne par exemple). De même, de nombreuses sources néo-aquitaines alimentent des cours d’eau qui s’écoulent vers d’autres régions, comme la Vienne, la Creuse, le Cher…

Ainsi, les milieux associés aux cours d’eau sont des systèmes dynamiques interdépendants, soumis à des pressions humaines variables selon les secteurs de la région, et exacerbées par les effets du changement climatique. La fragmentation des cours d’eau par des obstacles aux écoulements, des prélèvements trop importants, les rejets de polluants (nitrates et pesticides notamment) et de substances chimiques sont les principaux facteurs de dégradation des milieux aquatiques.

Où en Nouvelle-Aquitaine ?

Sur les zones rocheuses, notamment des massifs Armoricain, Central et Pyrénéen, le réseau hydrographique est particulièrement ramifié du fait de la faible perméabilité des sols, propice aux écoulements de surfaces mais défavorable à l’infiltration de l’eau en profondeur. En cas de fortes pluies, les écoulements peuvent être torrentiels.

Dans ces zones de socle, on trouve de nombreux ruisseaux comme le ruisseau de Lombarteix (23), le ruisseau de St Aubain (79) ou encore le ruisseau de la Carpouleyre (33) alimentant des rivières de plus grande importance, comme dans les exemples précédents la Creuse (23), la Dive du Sud (79) et la Beuve (33).

Les rivières de la région donnent naissance à plusieurs grands fleuves comme la Charente, la Garonne et de nombreux fleuves côtiers le long de la façade atlantique comme la Seudre et l’Eyre.

La Nouvelle-Aquitaine comprend cinq estuaires principaux: l’Adour, la Charente, la Gironde, la Seudre, et la Sèvre Niortaise.

Habitats et espèces

Le réseau hydrographique fournit aux espèces aquatiques une voie de déplacement entre divers habitats aquatiques et terrestres utilisés au cours de leur cycle de vie (zones de reproduction ou frayères, zone de développement…). La diversité des ripisylves (forêts bordant les cours d’eau) et des mégaphorbiaies (végétations de hautes herbes) sur les berges procure des habitats à de nombreuses espèces aquatiques et/ou terrestres, et favorise le ralentissement du débit et la filtration de l’eau.

Les ruisseaux sont propices au développement de nombreuses espèces, comme l’Agrion blanchâtre, demoiselle endémique du sud-ouest de l’Europe, et la Couleuvre vipérine, excellente nageuse.

Dans les rivières, en amont des bassins versants, la faible température de l’eau, le débit fort et l’érosion fréquente sont des conditions favorables au Desman des Pyrénées, insectivore semi-aquatique endémique des cours d’eau de moyenne et haute montagne et classé vulnérable. En aval des bassins, la température est plus variable, le courant plus faible. On y trouve par exemple les Écrevisses à pattes blanches, classées en danger d’extinction au niveau mondial, adeptes des rivières claires et peu polluées à température constante.

La faune piscicole sur les fleuves (Garonne notamment) est dominée par les cyprinidés comme les gardons auxquels s’ajoutent d’autres familles de poissons de taille, de régime alimentaire et d’exigences écologiques variables, comme les brochets, les anguilles… Les frênaies alluviales du fleuve Charente et de ses affluents, dont la Seugne, hébergent plusieurs espèces patrimoniales: Fritillaire pintade, Rosalie des Alpes, Loutre d’Europe, Cistude d’Europe (tortue)…

Les estuaires offrent une interface entre mer et cours d’eau aux migrateurs. On y trouve par exemple l’Esturgeon européen, espèce en danger critique d’extinction en France et dans le monde, uniquement sur les bassins Gironde, Garonne et Dordogne où il se reproduit. Les rives estuariennes sont bordées de plantes hautement patrimoniales, telles l’Angélique des estuaires, l’Oenanthe de Foucaud, le Butome en ombelle

 


De nombreux acteurs du territoire régional s’engagent en faveur de la qualité des cours d’eau, à l’exemple de la Communauté de communes Vienne et Gartempe.