Lettres d’information
Lettre d’information – Septembre 2020
« Voici votre pays. Chérissez ces merveilles naturelles, chérissez les ressources naturelles, chérissez l’histoire et la romance comme un patrimoine sacré, pour vos enfants et les enfants de vos enfants. Ne laissez pas les hommes égoïstes ou les intérêts avides dépouiller votre pays de sa beauté, de ses richesses ou de son romantisme. Gaspiller, détruire nos ressources naturelles, dépouiller et épuiser la terre au lieu de l’utiliser pour en accroître l’utilité, aura pour effet de saper du temps de nos enfants la prospérité même que nous devons de droit leur transmettre. »
Théodore Roosevelt, 1903
Lettre d’information – Été 2020
« Nous devons apprendre à retrouver notre place au coeur de la nature, nous qui avons trop longtemps cru en occuper le centre. Et si nous éprouvons le désir de nous distinguer de l’animalité et revendiquons une souveraineté quelconque, que ce soit en ne limitant pas nos efforts à la seule protection de la vie humaine mais en l’étendant à l’ensemble du vivant. Tous ensemble, exerçons enfin sur cette Terre, non pas une domination aveugle, mais une vigilance globale.« – Nicolas Hulot
Lettre d’information – Juin 2020
» Étant donner le temps qu’il faut à une forêt pour repousser, à une population pour vieillir, à des polluants pour infiltrer l’écosystème, à des eaux polluées pour redevenir propres, aux machines pour se déprécier, ou aux individus pour s’instruire ou se recycler, le système ne peut changer du jour au lendemain, même après avoir perçu et accepté l’existence d’un problème. Pour se diriger correctement, un système et sa force d’inertie doivent regarder loin devant, du moins aussi loin que sa force d’inertie le lui permet. Plus un bateau met de temps à virer, plus son radar doit porter loin. »
The limit to growth – Dennis & Donella Meadows et Jørgen Randers – 1972
Lettre d’information – Mai 2020
« Imaginez cette fable : une espèce fait sécession. Elle déclare que les dix miliions d’autres espèces de la Terre, ses parentes, sont de la « nature ». A savoir : non pas des êtres, mais des choses, non pas des acteurs mais le décor, des ressources à portée de main. Une espèce d’un côté, dix millions de l’autre, et pourtant une seule famille, un seul monde. Cette fiction est notre héritage. Sa violence a contribué aux bouleversements écologiques. C’est pourquoi nous avons une bataille culturelle à mener quant à l’importance à restituer au vivant. »
Extrait de « Manières d’êtres vivants », Baptiste Morizot, 2020
Lettre d’information – Avril 2020
« La biodiversité interroge l’interaction entre l’humain et le non-humain, donc l’interaction des humains entre eux. La société civile, des collectifs, des associations, des citoyens sont devenus questionneurs, inventeurs, acteurs, destructeurs et protecteurs de la biodiversité comme réalité, comme concept et comme projet. Les sciences de la biodiversité ne peuvent plus écarter un questionnement profond, sans cesse renouvelé, sur la valeur de la nature et le sens de nos actions, mais aussi sur la manière dont ces actions sont perçues, vécues et administrées. »
Extrait des avants-propos de « Nature en crise, penser la biodiversité », Vincent Devictor, Ed. Seuil, 2015
Lettre d’information – Mars 2020
» Toi qui viens du fond des temps, nous t’avons exclue de notre histoire. Tu y fus admise à la marge, comme une ressource pour la production matérielle, dont la croissance fut érigée en principe d’émancipation et de civilisation. Or tu es martyrisée par cette nouvelle religion, tu étouffes et tu débordes. C’est de ce grand débordement dont je voudrais m’entretenir avec toi. S’il est lourd de périls et de destructions irréversibles, n’est-il pas aussi un appel à une métamorphose, à des soulèvements propres à ébranler ce monde infernal ? Et si les menaces révélaient aussi ta beauté et la force de nos attachements ? « — Extrait de « Lettre à la Terre ». Geneviève Azam, 2019
Lettre d’information – Février 2020
« Nous prendrons soin de la « biodiversité » non seulement en suivant les recommandations de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), mais aussi, et peut-être surtout, en renouant intimement avec le vivant. (…) Si nous voulons redonner vie à la Terre, nous devons d’abord la réincarner. Nous devons nous-mêmes retrouver ce qu’est la vie vivante »
Extrait de « Pour une écologie du sensible », Jacques Tassin, 2020