Sortie du bilan final de l’étiage 2018 – Secteurs Poitou-Charentes & Marais Poitevin
Ce document vise à dresser le bilan de la situation quantitative des ressources en eau et des mesures de gestion appliquées au cours de la période d’étiage 2018 (d’avril à octobre), à l’échelle des bassins du Nord de la Région Nouvelle-Aquitaine (Charente, Seudre, Sèvre Niortaise, Thouet, Clain, Vienne aval, etc.).
La première partie rappelle le contexte dans lequel se trouve le territoire depuis plusieurs années, vis-à-vis de la situation quantitative et des différents usages de la ressource en eau.
La seconde partie concerne l’impact du changement climatique sur la disponibilité de la ressource en eau.
La troisième partie récapitule l’évolution de la situation de la ressource en eau d’avril à octobre 2018 et porte sur différents aspects : pluviométrie, hydrologie, état des nappes, des principaux barrages-réservoirs, et des milieux naturels. Elle permet d’avoir une première idée de la situation actuelle (à fin octobre 2018) vis-à-vis de la ressource en eau, ainsi que de son évolution depuis le début de l’année hydrologique (ici considérée de novembre à octobre).
Enfin, la quatrième partie concerne les mesures de restriction des usages mises en œuvre durant la période d’étiage, et le suivi des objectifs définis aux points nodaux, en abordant également les éventuels impacts sur l’alimentation en eau potable.
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Synthèse
Au préalable, il est important de noter que l’évolution des conditions pluviométriques influence directement l’état quantitatif des ressources en eau, mais aussi plus indirectement la pression exercée sur celles-ci (par exemple la variation importante de l’intensité des prélèvements agricoles en période d’étiage, selon les besoins en eau des cultures et les précipitations reçues).
Comme l’année dernière, la reconstitution des ressources en eau s’est enclenchée tardivement pour cette année hydrologique 2017-2018. Toutefois, grâce aux fortes pluies reçues au 1er trimestre 2018, le territoire picto-charentais se trouvait dans des dispositions hydrologiques plutôt favorables avant d’aborder la période d’étiage.
Par la suite, cette situation favorable s’est maintenue dans l’ensemble d’avril à juillet, au début de la phase de vidange naturelle des ressources, enclenchée au printemps. Puis, d’août à octobre, les précipitations ont été plutôt rares et les cumuls mensuels largement inférieurs aux normales de saison. De ce fait, la situation s’est dégradée en été, l’effet bénéfique des fortes pluies de juin, encore ressenti en juillet, semblant s’estomper.
Dans ces conditions climatiques, les taux de remplissage des grands barrages-réservoirs ont rapidement diminué à partir du mois d’août, et la baisse s’est poursuivie jusqu’en octobre, en lien avec le soutien d’étiage et la sollicitation croissante des différents usages. La baisse des débits des cours d’eau et des niveaux des nappes s’est aussi accentuée en été, et la situation d’étiage s’est prolongée à l’automne, en l’absence de pluies significatives. C’est d’ailleurs en octobre que les écarts (négatifs) par rapport aux moyennes interannuelles ont été les plus importants pour les nappes et les cours d’eau ; des débits parfois critiques ont été atteints sur certaines stations de mesure en septembre et en octobre. Certains milieux aquatiques ont alors été affectés par l’absence d’écoulement des cours d’eau (« assec ») pouvant mettre en péril la vie aquatique, notamment en été cette année mais aussi à l’automne.
Peu d’arrêtés de restriction des usages agricoles de l’eau ont été pris au printemps et en début d’été ; les mesures se sont ensuite intensifiées progressivement jusqu’à fin septembre. Fin octobre, environ deux tiers des unités de gestion étaient encore concernées par un arrêté de restriction (dont 28% par une interdiction totale de prélèvements). Et en raison du maintien de conditions météorologiques plutôt sèches en fin d’année, les interdictions de remplissage des retenues à usage d’irrigation agricole et des plans d’eau, en vigueur durant la période d’étiage, ont été prolongées jusqu’en décembre dans les départements des Deux-Sèvres, de la Vienne et de Charente-Maritime.
En lien avec ces conditions climatiques, les Débits d’Objectifs d’Etiage (DOE) ont été satisfaits pour 15 des 22 points nodaux en 2018. Les Débits de Crise (DCR) ont quant à eux été franchis sur 2 stations, en septembre-octobre.
En novembre 2018, la phase de recharge naturelle des différentes ressources en eau, et notamment des nappes souterraines, tarde à s’enclencher pour cette nouvelle année hydrologique 2018-2019.